samedi 3 décembre 2011

Les 10 entreprises qui gouvernent le monde



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(Source: Getty Images)
Une partie importante de l'économie mondiale se jette dans les mains d'un petit groupe d'institutions financières.
Dans un nouveau document, publié par le NewYorkTimes Economix blog, en utilisant une méthodologie basée sur "la topologie du réseau», des universitaires suisses identifient les acteurs financiers qui sont au cœur de l'économie mondiale.

Top 10 des entreprises qui gouvernent le monde

1. Barclay (Grande Bretagne)

2. The Capital Group Companies (Etats-Unis)

3. Fidelity Investments (Etats-Unis)

4. AXA (France)

5. State Street Corporation (États-Unis)

6. JP Morgan & Chase (U S)

7. Legal & General Group (Grande-Bretagne)

8. Vanguard Group (Etats-Unis)

9. UBS (Suisse)

10. Merrill Lynch (Etats-Unis)


Au total, les 10 premières contrôlent 20 % du réseau financier mondial, et les 50 premières entreprises contrôlent près de 40%.

Ce qui est le plus significatif, remarquent les auteurs de cette étude,  n'est pas que ces institutions financières exercent donc beaucoup de puissance, mais qu'elles sont fortement interconnectées. Comme ils l'expliquent, «l'intérêt de ce classement n'est pas qu'il expose d’insoupçonnées acteurs ultra-puissants. Au lieu de cela, il montre que la plupart des grands acteurs appartiennent au même nexus. Cela signifie qu'ils ne réalisent pas leurs affaires dans l'isolement mais, au contraire, ils sont liés ensemble dans un web extrêmement enchevêtré où ils dépendent les uns des autres. "

Tyler Cowen n'est pas convaincu. Il rétorque que le papier n'est pas suffisamment la distinction entre ce qu'il appelle la propriété,  ou le contrôle, et l’ «intermédiation financière», en d'autres termes, une grande partie de l'économie mondiale traverse ces entreprises, mais les actionnaires individuels ne détiennent pas le même contrôle sur un fonds mutuel, par exemple, comme une entreprise commerciale.
Suzy Khimm 
Source : le NewYorkTimes Economix blog

La hausse cachée du salaire des militaires : entre 300 et 600 euros de plus par mois pour les généraux et les officiers en 2011



Hausse cachée des salaires des militaires

Tous les fonctionnaires ne sont pas logés à la même enseigne. Alors que le gouvernement a annoncé un gel du traitement des fonctionnaires en 2012 et 2013, certains d'entre eux ont été gâtés : il s'agit des militaires. Le ministère de la Défense leur a accordé une forte augmentation de salaire de l'ordre de 300 à 600 euros par mois grâce à deux arrêtés en date du 29 juillet 2011 et du 4 octobre 2011.


C'est Le Canard enchaîné qui révèle cette hausse cachée dans son édition du 30 novembre 2011. Comment le gouvernement a-t-il réussi à faire passer cette décision en catimini ? En procédant simplement à une hausse du "point d'indice". Ce sont les 126 généraux qui ont été les mieux servis d'après Le Canard avec une hausse de 80 à 140 points décidée par un arrêté du 29 juillet. Traduction : "à 4 euros le point d'indice, [cela se traduit par une augmentation] de 320 à 560 euros par mois, qui s'ajoutent à des traitements dépassant les 5000 euros". Avec un traitement mensuel à 5000 euros, il était effectivement urgent d'aider ces représentants des couches populaires.


Sans doute pour ne pas ranimer la lutte des classes au sein de l'armée (sic), le gouvernement a procédé à une autre augmentation de salaire, pour les subordonnés cette fois-ci, avec le décret du 4 octobre 2011. La hausse de salaire concerne les colonels, lieutenants-colonels, commandants, capitaine et lieutenants. Le Canard a calculé que ces derniers devraient recevoir, selon leur rang, entre 80 et 404 euros de plus. 

Conclusion : avec ces hausses mensuelles, certains militaires vont gagner jusqu'à 6700 euros de plus sur l'année ! Contacté par Le Canard, le ministère de la défense a confirmé en ces hausses en précisant qu'elles faisaient partie "d'un vaste plan de revalorisation entamé avec l'amélioration de la condition militaire". Repos.


*** Source
- Brigitte Rossigneux, "Enfin une victoire pour nos généraux"
Le Canard enchaîné n°4753, 30 novembre 2011, page 3

Victoire des généraux


La retraite des militaires


Réservistes de l'armée française


Afghanistan, secret défense

Le mystère des rayons gammas de Noël enfin élucidé ?

A Noël 2010, un éclair de rayons gammas avait été détecté. Surgissant des profondeurs du cosmos, l’origine de ces rayons était restée inconnue, du moins jusqu'ici.
Les "flashs" sont les phénomènes les plus lumineux de l’univers. Ces sursauts de rayons gamma émettent en quelques minutes, voire quelques seconde parfois, plus d’énergie que ne le fait le Soleil en des milliards d'années d'existence. Les plus longs pourraient résulter de l'explosion d'étoiles cent fois plus massives que le Soleil qui s'effondrent et créent un trou noir. Ceux qui durent moins de deux secondes seraient émis lorsque deux étoiles à neutrons, résidus ultradenses d'astres en fin de vie, fusionnent pour former un trou noir.
Le jour de Noël 2010, un éclair de rayons gamma surgi des profondeurs du cosmos avait été détecté par le satellite américain Swift. Mais long de plus d’une demi-heure il avait étonné les astronomes. De plus, la lueur résiduelle en rayons X détectable après le flash de rayons gammas a disparu plus rapidement que pour les autres sursauts gamma. Pour comprendre quel phénomène extrêmement violent pourrait avoir été à l'origine de cette étonnante bouffée d'énergie, deux équipes d'astronomes ont travaillé sur la question. Chacune présente présentent un scénario dans des articles publiés par la revue scientifique britannique Nature.
Dislocation d'un corps céleste ou fusion d'étoiles ? 
Sergio Campana, de l'Observatoire astronomique de Brera (Italie), émet l'hypothèse que le sursaut gamma de Noël a résulté de la dislocation d'un petit corps céleste (comète ou astéroïde). S'étant approché à moins de 10.000 kilomètres d'une étoile à neutrons plus massive que le Soleil, la comète (ou l'astéroïde) aurait été détruite par des effets de marée après avoir été piégée dans le champ de gravité de cette étoile compacte, rapporte Sciences et Avenir. Les morceaux seraient alors tombés sur l'étoile dense, d'où l'illumination captée à Noël par le satellite de la NASA.
L'équipe conduite par Christina Thöne (Institut astrophysique d'Andalousie, Espagne) attribue quant à elle l'origine du sursaut gamma de Noël à la fusion d'une étoile à neutrons avec une étoile géante constituée d'hélium. L'étoile à neutrons aurait absorbé une partie du gaz de sa volumineuse compagne, dont les couches de gaz externes auraient enveloppé les deux astres, avant qu'ils ne fusionnent dans une débauche d'énergie.
Mais pour savoir laquelle des deux hypothèses est la bonne, les chercheurs devront encore poursuivre leurs travaux à partir des données recueillies le jour de l'évènement.

Un projet de loi américain réduit les Etats Unis à un vaste champ de bataille


* Cet article résume bien les enjeux qui se présentent à nous pour les prochains mois et prochaines années...  Cette loi, même si elle ne devait pas être votée, implique des mesures draconiennes qui peuvent de toute façon être mises en place par la loi martiale, par le Patriot Act (en vigueur jusqu'en 2015).
 
Ce lundi ou mardi, le Sénat américain va passer au vote un projet de loi qui permettra à l’armée américaine d’emprisonner pour une durée indéterminée tout citoyen du monde, où qu’il se trouve, même à son propre domicile, sans passer par une inculpation et sans qu’un procès ait nécessairement eu lieu.

Le site de l’ACLU affirme que même les citoyens américains ne seraient pas exempts, puisque la nouvelle législation déclarerait les Etats Unis comme faisant partie du champ de bataille de la Guerre de la Terreur. Le projet de loi, appelé National Defense Authorization Act (NDAA) a été rédigé en secret par le Sénateur démocrate du Michigan, Carl Levin, et le Sénateur républicain de l’Arizona, John McCain.

« Le Sénat s’apprête à voter pour décider si oui ou non le Congrès va donner à ce président , et à chaque futur président, le pouvoir de donner l’ordre à l’armée de capturer et emprisonner des civils sans accusation ni procès civil partout dans le monde, écrit Chris Anders, du Washington Legislative Office sur le site de l’ACLU.

La Maison-Blanche et le Secrétariat à la Défense ont émis des réserves en ce qui concerne la détention à durée indéterminée. La Maison Blanche menace de mettre son veto.

Source:

L'Oligarchie mondiale: 147 sociétés qui contrôlent le monde



L'économie mondiale est hyperconcentrée, selon une équipe de chercheurs de Zurich. Leur étude souligne la fragilité d'un système financier contrôlé par un petit groupe de multinationales, liées entre elles par des participations croisées.

La science a peut-être bien confirmé les pires craintes des indignés qui ont manifesté contre le pouvoir financier. L'étude des relations entre 43 000 multinationales a en effet mis en évidence l'existence d'un groupe relativement restreint de sociétés – pour la plupart des banques – jouissant d'une influence disproportionnée sur l'économie mondiale.

Selon les spécialistes des systèmes complexes que nous avons interrogés, ces travaux, qui fournissent une remarquable tentative d'analyse du pouvoir économique mondial, pourraient servir de base de travail pour définir les moyens de renforcer la stabilité du capitalisme.

L'idée qu'une poignée de banquiers contrôle de vastes secteurs de l'économie mondiale n'est pas nouvelle pour les militants d'Occupy Wall Street. Mais cette étude, menée par trois théoriciens des systèmes complexes de l'Institut fédéral suisse de technologie de Zurich, est la première à dépasser le cadre idéologique pour démontrer de manière empirique l'existence d'un tel réseau de pouvoir. Pour ce faire, Stefania Vitali, James Glattfelder et Stefano Battiston ont combiné les formules mathématiques utilisées depuis longtemps pour modéliser les systèmes naturels avec des données relatives aux entreprises afin de cartographier les liens capitalistiques entre multinationales. " La réalité est tellement complexe qu'il faut s'éloigner des dogmes, que ce soient ceux du libéralisme ou ceux des tenants de la théorie du complot, explique James Glattfelder. Notre analyse est fondée sur la réalité."

Exploitant la base de données Orbis 2007, qui enregistre 37 millions d'entreprises et d'investisseurs à travers le monde, les chercheurs en ont extrait les multinationales (43 060 au total) ainsi que les participations en capital qui les relient. Ils ont ensuite observé quelles sociétés en contrôlaient d'autres par l'intermédiaire des réseaux d'actionnariat et ont associé ces données au chiffre d'affaires de chacune d'entre elles afin de définir la structure du pouvoir économique.

Ces travaux,publiés par la revue scientifique en ligne PloS One, mettent en évidence un noyau de 1 318 entreprises liées par des participations croisées. Chacune a des liens avec deux autres ou plus, avec une moyenne de 20 connections. De surcroît, ces 1 318 sociétés, qui représentent 20 % du chiffre d'affaires mondial, possèdent collectivement la majorité des plus grandes entreprises et sociétés de production du monde – celles qui constituent "l'économie réelle" – , soit 60 % du chiffre d'affaires mondial.

En poussant plus loin ses recherches, le trio a fait apparaître l'existence d'une "superentité" de 147 sociétés encore plus interconnectées (la totalité du capital de chacune d'elles est détenue par d'autres membres de l'entité) qui contrôle 40 % de la richesse totale du réseau. "Dans les faits, moins de 1 % des sociétés contrôlent 40 % du réseau", résume Glattfelder. La plupart sont des institutions financières. Parmi les vingt premières figurent Barclays, JPMorgan Chase et Goldman Sachs.

La concentration du pouvoir n'est ni bonne ni mauvaise en elle-même, explique l'équipe de Zurich. Ce qui peut poser problème, ce sont les interconnexions. Ainsi que le monde l'a appris en 2008, ce genre de réseaux est en effet instable. " Quand une [société] a des problèmes, il y a un risque de contagion ", explique Glattfelder.

Yaneer Bar-Yam, responsable du New England Complex Systems Institute (Necsi) à Cambridge, dans le Massachusetts, fait toutefois observer que les chercheurs de Zurich présument que la propriété signifie le contrôle, ce qui n'est pas toujours vrai. La plupart des actions sont entre les mains de gestionnaires de fonds qui ne contrôlent pas forcément ce que font réellement les entreprises qu'ils possèdent partiellement. Savoir quel effet cela peut avoir sur le comportement du système nécessiterait des analyses supplémentaires.

En mettant ainsi à jour l'architecture du pouvoir économique mondial, cette étude pourrait contribuer à le rendre plus stable. Une fois les vulnérabilités du système identifiées, les économistes pourraient imaginer des mesures visant à éviter des effondrements en cascade. Pour Glattfelder, il faudrait peut-être étendre les règles nationales antitrust au niveau international afin de limiter les interconnexions excessives. George Sugihara, un spécialiste des systèmes complexes à la Scripps Institution of Oceanography à La Jolla, en Californie, qui a conseillé la Deutsche Bank, propose une autre solution : taxer les sociétés trop interconnectées afin de les inciter à limiter le risque.

Reste un point qui ne fera pas l'unanimité auprès des indignés : il est peu probable que ce noyau d'entreprises soit le résultat d'un complot. "Ce genre de structure est très répandu dans la nature", assure Sugihara. Dans n'importe quel réseau, les nouveaux arrivants cherchent de préférence à créer des liens avec les membres les mieux connectés. Les multinationales entrent au capital des autres multinationales pour des raisons commerciales, pas pour devenir les maîtres du monde. Et les participants les plus connectés attirent également le plus de capitaux, explique Dan Braha, chercheur au Necsi. "Le fait, dénoncé par les militants d'Occupy Wall Street, que 1 % de la population possède l'essentiel des richesses est le résultat logique de l'économie auto-organisée."

Pour l'équipe de Zurich, la véritable question est de savoir si la superentité peut exercer un pouvoir politique. Selon John Driffill, spécialiste en macroéconomie à l'université de Londres, ces 147 entreprises sont trop nombreuses pour former une collusion. Braha, lui, estime qu'elles se concurrencent sur le marché mais agissent ensemble pour protéger des intérêts communs. Résister à tout changement dans la structure du réseau fait peut-être partie de ces intérêts.

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